mercredi 11 avril 2007

137 heures dans la stratosphère - Carnet de route de Jean Cabay



Mercredi 28 mars
Lever à 6 heures pour s’en aller prendre un train de banlieue. L’aventure débute. Isabelle et Pascal à Bruxelles. En route pour Paris.
Arrivée à la Défense. Premier bobo pour la Vito.
Robert est là qui nous accueille « Dépêchez-vous : le restaurant ferme dans 5 minutes ». La course a déjà commencé.
Réunion de travail. Road-book et documents de support logistique : Cap’tain Bob a abattu un travail phénoménal pour mettre son équipe dans les meilleures conditions.
Départ pour l’esplanade du Trocadéro.
Christine et la Com sont présentes. La température est douce et le soleil présent. Placer les autocollants pour afficher notre « dexiatude ».
Conférence de presse et ouverture de la « Popote ». Les équipes se rassemblent car ce sera bientôt la présentation.
Bonne surprise : mon « vieux » copain parisien Benoît est venu me saluer. Nous nous sommes rencontrés en 1985 au nord du Kenya sur la rive de l’océan indien : nous parcourions l’Afrique sac au dos en parfait routard. Le temps passe, les amitiés sont tenaces.
Présentation des équipes et premier galop autour des fontaines du Trocadéro.
20 hrs : départ du prologue. Ce sera jusqu’à l’observatoire de Meudon. Si on s’arrête tous les 500 mètres, on n’est pas encore à Courchevel….

Jeudi 29 mars
« Le petit ronfleur » est un magasin de literie près de chez moi. J’y ai beaucoup pensé cette nuit.
Frédéric a passé une bonne nuit.
Rendez-vous à Buthiers. La nuit des A s’est bien déroulée. Ils sont présents pour assister aux préparatifs de l’épreuve « roller ». L’air est frais et le soleil se lève.
Oriano est confiant : le roller, c’est son truc à lui. Mais de la coupe aux lèvres…..la Roche Tarpéienne est proche du Capitole…
Malgré les chutes, aidés, soutenus, dans la douleur et la souffrance, meurtris dans sa chair et dans sa tête, Oriano ira jusqu’au bout. Chapeau l’artiste. Qu’aurions-nous fait à ta place ?
Run-Bike pour Fred. Tel un ouragan, il rattrape un petit vélo sur lequel le coureur mouline tant et plus… mais en vain pour accrocher Fred.
Déjeuner à Vallery. Arrivée du Bike & Run de Kurt et Régis. Voiture ouvreuse, motard, coups de klaxon, arrivée impressionnante sous les encouragements de la Dexia Team rassemblée.
Sophie sera la plus belle pour aller courir à Brannay.
Ce jour-là, Régis faillit renverser l’église de Chaumont avec sa Vito.
Spéciale à 3 avec Mouna et Rik. Mouna impressionnante de sérénité entre ses deux lièvres. Arrivée à la tombée de la nuit en troisième position au hameau de Val Profonde. Que du bonheur de courir ainsi.
Ce soir, nous irons dormir pas trop tard.

Vendredi 30 mars
Je n’ai pas entendu Oriano de la nuit. Si ce n’est pour réclamer ses rollers…..
Beaucoup d’enfants présents ce matin à Magny-les-Villers. Distribution des « cœurs bleus », chant. Même les institutrices sont mises à contribution. « La Course du Cœur, la Course du Cœur,… ».
Les coureurs sont attendus… la course a pris du retard sur l’horaire prévu.
Arrivée du B&B de Vincent et Pascal sous le regard du Capitaine. Ils ont donné le max.
A Aloxe-Corton, Isabelle, Fred et Kurt sont les premiers à pénétrer dans l’enceinte du château.
Il est vraiment phénoménal le Maire/Propriétaire du domaine. Thierry est en forme le verre à la main.
Cap sur Savigny les Beaune et son superbe château. C’est qu’elle approche…. la « costumée ». Sylvie au maquillage, Mouna au conseil esthétique, Vincent au gonflage ballon, Pascal au masque… tout était prévu sauf la pluie, le froid et... la neige. Le couperet tombe : épreuve annulée. Qu’importe, nous n’avons pas fait tout cela pour rien. Les autres ont opté pour gants, collants et bonnets. Pour nous, ce sera tenue légère, dentelle et ballons. Les équipiers sont présents : Fred pour dégager les ficelles qui cisaillent les doigts engourdis par le froid et Pascal pour accompagner les derniers kilomètres. Faut vouloir aller au bout de ses rêves…….
Rik traverse Meursault et les vignobles de la Côte d’Or. Oriano entame le Bike & Run avec Frédéric et le terminera. Mais qu’est-ce qu’il a fait pour « mériter » des parcours pareils ? Rik passe ses journées à le prendre dans ses bras……et l’arrivée est à Saint-Désert.

Samedi 31 mars
Très petite nuit à Macon. Réveil à 1h30 du mat. Départ en convoi encadré par l’escadron de la Garde Républicaine.
Accueil chaleureux à Vonnas (Vonnas, son Musée des attelages,…) dans l’ancienne chapelle à 2 h du mat. C’est l’heure des étapes nocturnes.
Oriano se réconcilie avec la course à pied. Rik visite une ferme médiévale (à admirer précise le road-book) à l’extrémité de la « Route des Etangs »..
Etape partagée avec Xavier « de chez HP » : moment privilégié de partage de l’effort et du plaisir d’être là.
Lever du soleil pour saluer l’entrée de Frédéric dans la cité médiévale de Pérouges complètement déserte.
Saint-Sorlin : départ de la Top Grimpeur mais aussi tous debout sur les chaises après le repas. Thierry emporte la dernière bouteille !
Ce n’était pas prévu, mais cap sur Condon pour une « costumée » ajoutée au programme.
« Défripper » et « assécher » la tenue qui a souffert hier. Sylvie refait des miracles malgré une peau asséchée. Nico et Ségo sont de la partie.
Bedankt aan Isabelle en onze nederlandstalige vrienden voor een versie van de « Licorne » in de taal van Vondel. Un nouvel hymne est né ce jour.
Etape des greffés en costume et devant le camion-balai. L’important n’est pas toujours d’être devant.
Départ du Super Marathon Volant des Cimes. Rik donne ses instructions. Sylvie donne des gaz. Oriano, Rik, Fred et super-Mouna m’accompagnent dans des relais à un rythme d’enfer… qui nous emmènent au-dessus de Saint-Pierre-de-Curtille ……. Nous y retrouvons brusquement les B et leur voiture. Une porte s’en souvient encore…
Une tenaille et une clef anglaise (merci la Popote !) … Fred redescend à ski, Rik téléphone à Mr B….. Fou rire généralisé avant de rentrer très calmement vers Chambéry.
Kiné et manger : ce sera dodo à 23 h. Pascal et Vincent ont rejoint les bras de Morphée depuis longtemps. Le Capitaine veille.

Dimanche 01 avril
Lever à 0h30. Les très (trop) petites nuits de 90 minutes se suivent et se ressemblent.…. Les trois autres C profitent d’un sommeil réparateur.
Isabelle illumine la montée du Col de Saint-Saturnin. Robert nous fait rêver dans la descente du Col de Marocaz. Pascal entonne l’hymne « Robert » là-haut sur la montagne…
Seul dans la descente de Miolans. Privé de toute assistance et donc de lumière. Pourquoi m’ont-ils abandonné ?
Quatre heures de sommeil en deux jours. Vient le moment où le corps te dit « fais gaffe mon pote, lève le pied ou tu vas droit dans le mur ». Reste zen, tes compagnons de cellule dorment toujours grâce à toi.
Pascal et Vincent dans la «courte mais bonne» : deux gabarits différents bien dans le rythme.
Moutiers, Ville du Cœur. Accordéon, jogging avec les enfants. Cœurs bleus. « La Course du Cœur, la Course du Cœur,… ». Danse avec Pascal (pas avec le loup !).
Surréalisme sur la route de Bozel : un clodo avec son sac de couchage croise une séance d’essayage de tenues « in ».
Repas au bord du lac. Blonde ou brune ? (la bière évidemment).
Pourquoi la Madame part-elle avec la perruque verte ?
Répartition des relais pour la dernière montée : il y a comme un problème de numérotation.
Dernière ascension. A l’unisson. Entrée dans Courchevel. Arrivée sur le front de neige.
Emotion. Partage. Fraternité. Une dernière Licorne. Lâcher de ballons. Bataille de boules de neige.
Remise d’une Coupe Equipe Top Sympa : la plus belle récompense pour l’équipe.
Tout le monde s’éclate à la queue leu leu.

Lundi 02 avril

Ce n’est qu’un au revoir.
Embrassades. Chacun repart vers sa destinée. Les véhicules aussi.
Trouver Tournant Frontenex. Merci les pompiers sympas. Bricoler les portières et payer le mécanicien avec de la kriek.
Sans les papiers et la pompe à vélo de Rik, pas de départ.
Pascal applique les conseils de la « dame qui parle » et recharge son portable dans la boîte à gants. Isabelle joue au basket sur les aires de repos.
Passages de frontières. Un dernier train à prendre pour le retour à la case départ. Les images défilent devant mes yeux fatigués. Images furtives et pourtant bien réelles. 137 heures ont passé. 137 heures dans la stratosphère.

Instantanés...





Aucun commentaire: